Quoi de neuf, Monsieur le Maire...?
 
(Article du Dauphiné Libéré du 15 septembre 1999)
 
     
Montbrun la médiévale, avec son extraordinaire front de pierres accroché à flanc de colline et son maire, Alfred Diefenbacher
 
A l’occasion de la fête votive qui s’est déroulée dans la tradition durant ce week-end, le maire de Montbrun les Bains, Alfred Diefenbacher, nous a confié les espoirs qu’il mettait à l’aube de l’an 2000 dans l’avenir d’un village qui ne manque pas d’atouts dans son jeu.

        La fête a battu son plein pendant trois jours dans Montbrun qui pour la dernière fois du siècle célébrait Notre-Dame, la sainte patronne du village, avec le bon goût et ce qu’il faut de discrétion convenable à une station thermale. Avec des manèges forains et des auto-tamponneuses, avec des bals publics et de multiples concours de boules, avec un concert de rock et des animations de jazz avec enfin un superbe feu d’artifice dont les fontaines lumineuses et l’embrasement du vieux village fut particulièrement apprécié cette année par les connaisseurs.

        L’occasion de donner un coup de projecteur sur ce village médiéval qui vient de voir renouveler sa classification dans le cercle très fermé des « 100 plus beaux villages de France ». Son maire, Alfred Diefenbacher, en est le plus ardent et tenace défenseur à la tête d’une équipe de monbrunois qui, aussi bien au Conseil Municipal que dans les associations, sont bien décidés à faire bouger les choses.

        « Le développement d’un village comme Montbrun s’articule autour de quatre volets » expose le maire dont la rigueur du propos, nous rappelle son passé de grand serviteur de l’état (Alfred Diefenbacher fut pilote de chasse avant d’être nommé préfet par le Général de Gaulle). « Le thermalisme, l’hébergement, l’industrie traditionnelle et la mise en valeur du site. Le Thermalisme fut relancé avec succès dans les années 80 avec l’obtention d’un premier agrément pour le traitement des voies respiratoires et affections O.R.L. Nos efforts portent aujourd’hui sur l’obtention d’un second agrément pour lequel une 2ème indication thérapeutique est attendue, nous espérons avant la fin de l’année ».

        « En matière d’hébergement Montbrun possède déjà 3 remarquables atouts dans son jeu. Le village de vacances de la C.C.A.S. (Caisse Centrale d’Activités sociales de l’EDF/GDF) compte une quarantaine d’appartements et villas superbement équipés. Le prestigieux village des V.V.F. lui aussi composé d’une quarantaine de gîtes est, après 30 ans de fonctionnement, en cours de réhabilitation et d’extension. Enfin le « Château des Gipiers », ancien bâtiment thermal de 44 appartements luxueux, est actuellement en transaction de vente pour être réouvert sur de nouvelles bases. D’autres perspectives de développement de l’habitat sont ouvertes avec l’aménagement et la viabilisation d’une Z.A.C. (Zone d’aménagement concerté) situé au pied du village et sur laquelle un premier îlot de 6 logements H.L.M. a été réalisé en 1998 et qui désormais n’attend que l’engagement du secteur privé. Notons également que l’aménagement d’un parc de loisirs à l’intérieur de la ZAC et la réalisation d’un gymnase intercommunal sont deux projets qui ont été retenus dans le cadre des crédits européens « Konver » pour la reconversion du plateau d’Albion ».

        « Dans le secteur des activités industrielles traditionnelles, Montbrun continue de profiter de sa situation géographique au cœur d’un pays de lavande pour conserver les deux établissements qui s’y consacrent. La Maison Saisse (traitement et ensachage de plantes et tisanes qui compte une vingtaine d’employés avec des perspectives de développement) et la Maison Reynaud, qui en dépit de l’incendie qui a ravagé ses installations en avril 98 a décidé de conserver sur place son siège social, son laboratoire et les activités de traitement de la lavande locale (soit 40 emplois sur les 60 existants précédemment) et de ne délocaliser à St Didier que les activités nécessitant l’emplois de hautes technologies ».

        « La commune enfin se préoccupe de la mise en valeur du site en mettant en place une politique d’habillage du village, utilisant les services de paysagistes professionnels, réalisant différents mobiliers urbains et soignant particulièrement tout ce qui a trait à l’éclairage et aux illuminations des monuments anciens ».

        Dans cette dernière perspective elle est solidement épaulée par diverses associations au premier rang desquelles le comité des Fêtes (présidée par Monique Petit) et l’association des « Pays de Montbrun » (présidée par Gérard Chappon) qui auront déjà fait beaucoup depuis 3 ans pour la sauvegarde du patrimoine et l’animation du pays. La restauration des « Restanques » du village (petites terrasses fleuries également appelées « Bancou » en provençal) et l’aménagement de sentiers botaniques sont dans les priorités du moment. Pour ce qui est des animations, après la superbe exposition sur « Les Fossiles » (de l’enfant du pays Roland Gonnet qui aura reçu cet été plus de 1500 visiteurs), c’est une mobilisation sans précédent qui voit le jour aujourd’hui avec la préparation d’un « Spectacle 2000 ». Il s’agit d’une animation théâtrale et musicale qui réunit déjà 80 personnes et toutes les associations de la région dans la perspective d’une série de représentations l’été prochain à l’occasion du passage dans le 21 siècle du village de Montbrun.

        Un village qui décidément a de bonnes cartes en main pour réussir ce changement de millénaire.

       Alain BOSMANS