Combien sommes-nous...?

(article du Dauphiné Libéré du 7 février 1999)


 Freddy Vaes, délégué INSEE, coordonnera le travail des quelques 43 agents recenseurs chargés à partir du 8 mars de recenser la population des 2 cantons de Buis et Séderon

Commençant le 8 mars et s’étageant sur 3 semaines, le nouveau recensement national (le dernier avait été réalisé voilà 9 ans) permettra d’obtenir des renseignements précieux sur l’état et l’évolution de la société dans notre région.

        Les derniers chiffres de l’INSEE font état d’une population totale de 61,3 millions de Français. Mais il ne s’agit que d’une estimation, le dernier recensement, donnant une photographie exacte de la population à un instant donné, date de 1990 et avait comptabilisé 56 615 155 français dont 6570 à Nyons, 2100 à Buis les Baronnies, 788 à Mollans sur Ouvèze, 472 à Montbrun les Bains et 249 à Séderon. Le prochain recensement national aura lieu dans le courant du mois de mars 1999 et avant que ne commence la vaste opération d’information qui l’accompagnera à la radio et à la télévision il nous a paru intéressant d’aller rencontrer celui qui sera chargé de sa coordination dans la Drôme la plus méridionale, sur les deux cantons du Buis et de Séderon.

        Freddy Vaes est un citoyen belge installé à Mérindol les Oliviers depuis plusieurs années. Il vient d’être recruté ponctuellement par l’INSEE en raison de ses compétences particulières pour ce genre d’opération. Il fait partit des 3600 délégués qui, sur tout le territoire national, seront chargés de former et de coordonner les 115 000 agents recenseurs qui sont actuellement en cours de nomination dans toutes les communes de France à raison d’au moins un agent par commune (pour les petites communes) et d’un agent par tranche de 500 à 700 habitants (pour les communes plus importantes). Ainsi dans les Baronnies, il y aura 43 agents recenseurs dont 4 à Buis et 1 seul dans chacune des 38 autres communes des deux cantons.

        Techniquement, et en vertu du décret du 22 mai 1998 émanant du ministère de l’économie et des finances, le recensement est réalisé sous la responsabilité du maire qui assure le recrutement du ou des agents recenseurs de sa commune. Ceux-ci, formés par les délégués de l’INSEE sont formellement tenus au respect des règles les plus strictes d’anonymat et de confidentialité pour les informations qu’ils seront chargés de collecter. Celles-ci ne seront remises qu’aux services de l’INSEE qui les traitera sous le contrôle de la Commission Nationale Informatique et Libertés (CNIL).

        A partir du 8 mars 1999 donc, les agents recenseurs déposeront et seront chargés de récupérer une fois remplis, 2 types de documents dans chacune des habitations de la commune ou de la zone communale dont ils sont chargés : Une feuille de logement par foyer (qui ne concernera que l’habitat et le nombre de personnes qui y séjournent habituellement) et un bulletin individuel à remplir pour chacune des personnes se trouvant dans ce foyer à cette date (quels que soient son âge, sa relation ou son degré de parenté avec le chef de famille).

        L’objectif d’un tel recensement national est bien sûr de pouvoir faire le point précis et exact sur le nombre d’habitants résidant aujourd’hui dans chaque commune, chaque canton, département et région et d’en mesurer les fluctuations sur 9 ans. Mais également les informations fournies permettrons d’en savoir plus sur la pyramide des âges en France, sur les professions exercées dans chaque zone, les distances du lieu de domicile à celui du travail, sur l’évolution des conditions d’habitat des Français tant du point de vue quantitatif que qualitatif, etc…

        Des chiffres qui, transformées en statistiques deviennent de précieux outils dans les mains des décideurs qu’ils soient administratifs ou économiques. C’est ainsi qu’actuellement plus de 200 textes législatifs ou réglementaires se réfèrent explicitement au nombre d’habitants d’une commune pour décider par exemple des subventions de l’état et des collectivités locales, de l’équipement en matière d’emploi, de formation, de protection sociale et sanitaire, d’équipements sportifs et culturelles etc… Enfin ces statistiques communiquées aux entreprises et agents économiques se révéleront irremplaçables pour les indications de réservoir de main d’œuvre et de clientèle potentielle qu’ils fournissent (dans le cadre du projet d’implantation d’une nouvelle entreprise ou d’un centre commercial par exemple).

        En ce qui concerne les Baronnies et plus précisément dans les deux cantons qui nous occupent, on ne s’attend pas à de grands changements après 9 ans. Pour les deux communes les plus importantes de Buis les Baronnies et de Mollans sur Ouvèze, on pense néanmoins pouvoir enregistrer une « certaine » augmentation de la population, mais nul ne se risque aujourd’hui à en pronostiquer l’importance. Ailleurs, dans toutes les autres communes rurales plus modestes on espère que les chiffres seront stables et que le phénomène d’exode rural qui sévit dans cette région depuis 50 ans avec la diminution des activités agricoles aura fini aujourd’hui par être compensé par l’arrivée de nouveaux habitants, de nouvelles activités liées au tourisme, à l’artisanat et aux nouvelles technologies…
La réponse en avril !
 
                Alain BOSMANS