Un grand livre des plantes ouvert au coeur des Baronnies
 

(Article du Dauphiné  Libéré du 30 juin 1999)


Georges Mochot, président de l’Office de Tourisme du pays de Buis les Baronnies.

En organisant pour la première fois cette année « un salon du livre des plantes » dans le cadre de la traditionnelle foire du tilleul, Buis les Baronnies s’affirme un peu plus comme la vitrine vivante de toutes les activités liées aux plantes aromatiques et médicinales. Le président de l’Office du Tourisme de Buis nous explique l’importance de l’événement.
 

        Depuis quelques jours, Buis se couvre de banderoles et d’affiches annonçant un événement qui est sans doute unique en France : la tenue du 6 au 10 juillet dans différents lieux de la bourgade du premier « Salon du livre des plantes ». Pour en savoir plus sur cet événement, nul autre que Georges Mochot, président de l’Office du Tourisme du Pays de Buis les Baronnies, ne pouvait mieux répondre à nos questions. C’est en effet sur une idée originale de Jean Delaye (alias « Verlaine » pour les amateurs de théâtre et de terroir) et sous le patronage de l’Institut des Plantes Aromatiques et Médicinales de Buis, que l’Office du Tourisme du canton a organisé cette manifestation dont on dit déjà qu’elle est aura un grand retentissement.

Le D.L. : En quoi la tenue de ce premier salon est-il si important pour Buis et l’arrière pays Baronniard ?

Georges Mochot : Depuis plusieurs années nous avons développé à Buis le projet de la réalisation d’un « Institut des Plantes Aromatiques et Médicinales », qui est désormais parachevé sur le papier, et dont la première pierre est prévue d’être posée à la rentrée. Cet institut sera un lieu où l’on pourra présenter aux touristes comme aux habitants de la région l’ensemble des activités (agricoles et industrielles) liées aux plantes aromatiques et médicinales de l’arrière pays. On pense bien sûr au tilleul et à la lavande, mais aussi à toutes ces plantes qui servent de matière première aux parfumeurs de Grâce ou encore à celles si chères aux gastronomes et tisaniers de tout le pays ! Parallèlement à cette vitrine donc, qui mettra en valeur un pan vital de l’économie de la région, il nous a paru intéressant de mettre en place un « événement médiatique et culturel » qui fasse mieux connaître la richesse écologique de la flore des Baronnies. Or, à notre connaissance il n’existe pas de salon spécifique des livres des plantes en France et nous pensons qu’une telle manifestation pourra attirer de nombreux visiteurs passionnés de plantes, de parfum et de médecine douce.
De fait, il s’agit aussi de recentrer et d’agrandir l’image des Baronnies sur un éventail de plantes plus vaste que le seul tilleul dont la production a connu, on s’en souvient, quelques difficultés l’année dernière. Le tilleul reste très important et la fameuse foire du Buis continuera à se dérouler traditionnellement au milieu du salon ce mercredi 7 juillet, avec les Bourras d’or, le Chapitre de la Confrérie et l’intronisation des nouveaux chevaliers. Mais il nous a paru important de mettre également en valeur la place des autres plantes, de leur production, de leur transformation et commercialisation dans l’économie de ce pays.

Le D.L. : Qui pensez-vous attirer majoritairement à ce Salon ?

Georges Mochot : Nous pensons tout d’abord attirer le monde des spécialistes de la botanique et des plantes. Plusieurs instituts universitaires et de recherche (parmi les plus éminents de France) participeront aux conférences et expositions du Salon. Nous savons également qu’il existe de nombreuses associations et cercle de passionnés des plantes qui regardent avec gourmandise la tenue de ce salon. Enfin nous sommes sûr que le touriste et visiteur moyen en profitera pour s’intéresser à l’histoire des plantes, à la façon de les reconnaître, de les produire, de les utiliser, aussi bien en parfumerie qu’en pharmacie ou en cuisine. Et ce au travers d’un vaste programme de conférences, d’expositions, des spectacles, animations, etc. (Voir programme ci contre)

Le D.L. : En terme de retombées économiques pour la région qu’espérez-vous de ce salon ?

Georges Mochot : Les retombées immédiates devraient se faire sentir surtout dans le domaine du tourisme et de la découverte des Baronnies. Les gens qui viendront spécifiquement pour ce salon auront certainement le goût de se promener dans la région. D’autre part, la tenue de ce salon sera l’occasion d’affirmer notre rôle de « spécialiste » dans le domaine des plantes aromatiques et médicinales. Avec la réalisation de l’I.P.A.M. (Institut des Plantes Aromatiques et Médicinales), tout comme avec la tenue de ce premier salon, nous espérons développer cette vitrine et chacun, grâce à elle, pourra se rendre compte alors que cet arrière pays drômois (et les Baronnies en particulier) possèdent une formidable réserve de richesses botaniques.


 PROGRAMME DU SALON DE LIVRES DE PLANTE


        Mardi 6 juillet :

De 10h30 à 12h00 : Inauguration des différentes expositions dans les différents lieux qui les accueilleront pendant 3 jours :
Au couvent des Dominicains, exposition-vente de livres contemporains et revues. Signatures par quelques auteurs. Exposition de bouquinistes, d’anciennes étiquettes et verreries, le végétal et le papier, plantes et senteurs du sud. Stands de l’ONF, INRA, Chambre d’Agriculture de la Drôme, conservatoire de Gap, Médiathèque de Nyons, FRAPNA (Drôme).
A la bibliothèque municipale : Expositions de livres de plantes pour les jeunes. CD Rom. Exposition des lauréats du concours d’herbiers, écoles de la Drôme Provençale.
A la salle d’exposition des Ursulines : Livres anciens et flores « remarquables ». Exposition philatélique sur le thème des plantes et des fleurs.
Place des arcades : Exposition de panneaux « Plantes aromatiques et de santé ».
Salle de l’Auditoire : Exposition « 600 plantes fraîches des Baronnies » par l’Association Botanique de la Haute Ouvèze (identification de plantes sur place).

Après midi de 14h30 à 17h30: Cycle de conférence au Couvent des Dominicains avec Georges Aillaud, professeur de biologie végétale de l’université de Marseille, Luc Garraud, Botaniste spécialisé en écologie végétale, et Pierre Lieutaghui, ethnobotaniste.

En soirée à 21h00: spectacle PANORAMA « Jeux de contes et théâtre » avec diffusion d’arômes pendant le spectacle ».

        Mercredi 7 juillet

08h00 : Foire au tilleul sur la digue des Princes de Monaco.

11h00 : chapitre de la Confrérie de chevaliers du Tilleul. Intronisation des nouveaux chevaliers dans les jardins de la mairie.

De 15h30 à 17h45 : nouveau cycle de conférence avec Christiane Meunier auteur d’ouvrages sur la lavande et le lavandin, Mme Galopini, historienne universitaire et Bachir Henni auteur d’ouvrage sur la cuisine des plantes.

        Jeudi 8 juillet

De 9h à 12h : Opération « Portes Ouvertes » à la ferme expérimentale de la chambre d’Agriculture de Mévouillon pour tout savoir sur la sélection des lavandes et lavandin

De 14h à 16h30 : ateliers d’animation sur « Les routes de la Lavande ».

21h00 : Soirée dansante Place du Quinconce.

        Vendredi 9 et samedi 10 juillet

Les deux nuits de l’escalade et du tilleul se dérouleront à Ubrieux (à 2 km à la sortie du buis en direction de Séderon) à 22 heures les deux soirs. Un étonnant spectacle vertical qui allie la danse, l’escalade, la voltige et les arts du cirque. Organisé par le CCEB avec la participation de Fabrice Guillot, chorégraphe de la compagnie « Retournamont ».


Le salon est lancé...


        Pour un événement, ce fut un événement que le lancement de ce premier salon du livre des plantes aromatiques et médicinales de Buis les Baronnies. Et c’est un véritable aréopage de personnalités qui s’étaient donné rendez-vous en ce mardi matin dans le chef lieu de canton des Baronnies. A tel point qu’à l’heure d’en faire le compte rendu, il apparaît difficile de les nommer toutes sans risquer de lasser le lecteur. Le sous préfet de Nyons, Marc Paganel, le député Michel Grégoire, les deux vices-présidents du Conseil Général Gilbert Sauvan et Michel Faure étaient accueillis par le maire de la localité Jean Pierre Buix, avec une douzaine d’autres personnalités élus ou représentants socio-économiques qui voudront bien me pardonner de n’avoir pas la place de les nommer ici.

        Il s’agissait d’inaugurer les différents lieux d’exposition et d’accueil de cette manifestation qui est une première en France et dont on a put dire qu’elle est la vitrine vivante des activités liées aux plantes dans le sud de la Drôme tant du point de vue économique que culturel. Commençant dans le cloître du couvent des Dominicains aimablement prêté par les résidences de vacances « Escapade », la visite permettait de découvrir les différents stands de l’exposition vente de livres contemporains. Un bouquiniste et un libraire, un antiquaire spécialiste des étiquettes anciennes liées aux plantes, un éditeur de livre d’art et de nature, l’Institut du monde de l’Olivier de Nyons, le conservatoire botanique national de Gap Garance, l’O.N.F. et d’autres que, là encore, on ne peut tous nommer tant le programme est riche. La visite officiel se poursuivait à la bibliothèque municipale avec l’exposition de livres de plantes et de C.D. Rom pour les enfants (préparée par les bénévoles de la B.M. en collaboration avec la médiathèque de Nyons), puis à la salle d’exposition des Ursulines avec les livres anciens et flores remarquables (aménagé par Francis Laget).

        Pour se rendre à salle de l’Auditoire, le cortège dut traverser la bourgade et découvrir avec intérêt les nombreuses vitrines (et jusqu’à celle du Cordonnier Minute de la rue de la Conche) superbement décorées sur le thème des plantes et qui participaient aux concours de vitrines. A l’auditoire, un spectacle plein de senteurs attendait les visiteurs avec l’exposition de plus de 600 plantes fraîches des Baronnies cueillies tout récemment par l’Association Botanique de la Haute Ouvèze.
De retour dans les jardins de la mairie, les officiels confirmèrent le succès du lancement de ce premier salon en multipliant les discours de félicitation et de remerciements. Les noms de Jean Delaye, alias « Verlaine » (qui eu le premier l’idée de cette manifestation) et de Georges Mochot (le tonique président de l’Office du tourisme du Buis qui contribua à l’organiser) furent souvent prononcés et leur travail louangé en prose, et même en vers par Gilbert Sauvan qui n’hésita pas à s’exprimer en alexandrins pour la plus grande joie de tous.

        Oui décidément pour un événement, ce fut un événement !