Un incendie ravage la menuiserie DERBES à Mollans
(Article du Dauphiné Libéré du 6 octobre 2000)

Les pompiers de Mollans sont les premiers sur les lieux bientôt suivis de ceux de Buis, Ste Jalle et Nyons avant que le Vaucluse n'envoie du renfort...

Les grands moyens furent utilisés pour tenter de juguler la violence des flammes attisées par le vent

C'est vers 15h30 hier jeudi 5 octobre qu'un incendie s'est déclaré dans la partie sud des bâtiments industriels de la menuiserie Derbes situé sur la commune de Mollans à 2 kms de la sortie du village en bordure de la D46 en direction de Faucon. Attisé par un vent d'est violent qui soufflait en rafale, le feu s'est rapidement étendu.

Se rendant immédiatement sur les lieux, les pompiers de Mollans étaient aussitôt assistés par les services de secours de Buis les Baronnies, Ste Jalle et Nyons puis ultérieurement par des renforts en provenance de Sablet, Rochegude, Mirabel au Baronnies, Tulette, St Paul Trois châteaux et le CEAR (assistance respiratoire) de Montélimar.

La gendarmerie quant à elle était présente avec des effectifs de Buis les Baronnies et des renforts de Montbrun. Au total c'est plus d'une cinquantaine de soldats du feu équipés d'une dizaine de véhicules dont la grande échelle de Nyons qui luttèrent pour maîtriser l'incendie et éviter que le feu ne se propage à l'ensemble du bâtiment.

Un tiers environ des 2300 m2 de la menuiserie fut en effet très rapidement la proie des flammes. Les pompiers furent immédiatement confrontés à un problème d'approvisionnement en eaux et durent mettre en place une noria de plusieurs camions citernes de grande capacité (CCGC). Tandis que les pompiers arrosaient autant qu'ils pouvaient les flammes et les installations à proximité, le personnel et les voisins organisaient une chaîne pour déménager et mettre à l'abri les centaines de portes, fenêtres et volets qui constituaient le stock de la menuiserie et qui n'avaient pas été encore la proie des flammes.

Il fallut finalement plusieurs heures pour que les services de secours viennent à bout du sinistre et ce n'est que tard dans la nuit que les pompiers quittèrent les lieux tout en maintenant néanmoins une veille de sécurité toute la nuit.

Les causes du sinistre sont inconnues et devront faire l'objet d'une enquête. On faisait cependant remarquer hier que l'incendie semblait s'être déclaré à proximité de la chaudière qui, par un système ultra-moderne, permet de chauffer les ateliers tout en recyclant la sciure de bois aspirée auprès de chaque machine.

C'est là, à coup sûr, un coup dur pour Claude Derbes, une femme seule, propriétaire et directrice de l'entreprise de menuiserie qu'elle avait hérité de son père Felix Derbes, et qu'elle avait sut considérablement développer depuis une dizaine d'années. Avec une trentaine d'employés, la menuiserie Derbes avait déménagé du centre de Mollans où elle était petitement installé depuis 50 ans pour s'établir au début de 1997 dans cette zone artisanale de Mollans dite des " Granges Neuves ". Equipé de machines-outils les plus modernes, livrant elle-même sa production dans une dizaine de départements de la région, la menuiserie Derbes s'était vu distingué par la chambre de commerce de Valence qui lui avait décerné en 1995 le 1er prix " Industrie " de ses " Consuls d'or ".

Hier soir Claude Derbes avait du mal à cacher sa détresse. Il est certain qu'au delà du sinistre pour lequel les assurances devront intervenir, c'est toute une politique commerciale dynamique qui est aujourd'hui interrompue. Il est en effet à craindre que le sinistre aura pour conséquence l'immobilisation partielle ou totale pendant plusieurs semaines ou mois de l'entreprise avec la mise en chômage technique d'une partie du personnel.

Menuiserie DERBES: L'étendue des dégâts

(Article du Dauphiné Libéré du 8 octobre 2000)

 

L'incendie qui s'était déclaré jeudi après midi 5 octobre dans les bâtiments industriels de la menuiserie Derbes aura finalement causé de très importants dégâts à cette entreprise industrielle par ailleurs exemplaire à bien des points de vue.

Malgré l'intervention rapide des pompiers de Mollans aussitôt assistés par les services de secours de Buis les Baronnies, Ste Jalle et Nyons, puis ultérieurement par des renforts en provenance du Vaucluse, St Paul Trois châteaux et Montélimar qui devaient mettre en place un impressionnant dispositif (voir notre article du vendredi 6 octobre 2000), c'est plus d'un tiers des 2300 m2 de la menuiserie qui fut totalement détruit.

Il ne reste en effet rien de ce qui était contenu dans la partie sud des ateliers qui hébergeait la chaudière, la tronçonneuse, les armoires métallique, le compresseur et quelques 500 m3 de matière première, stock de planches, profilés PVC, contreplaqué… Le bâtiment lui-même a énormément souffert à cette extrémité, la charpente et des cloisons devront être reconstruit en totalité. Le second hangar qui contenait la scie à quatre faces, les cinq mortaiseuses, les 3 cadreuses, les deux ponceuses et la calibreuse a été heureusement épargné par les flammes bien qu'il ait subi l'effet conjugué de la chaleur et de l'eau d'extinction.

C'est là, à coup sûr, un coup dur pour Claude Derbes, une femme seule, propriétaire et directrice de l'entreprise de menuiserie qu'elle avait hérité de son père Felix Derbes, et qu'elle avait sut considérablement développer depuis une dizaine d'années.


Claude Derbes (à droite) fait face à ce nouveau coup du sort !

Après un moment d'abattement bien compréhensible Claude Derbes a décidé de faire face à ce nouveau coup du sort. Vendredi matin, entourée de son personnel qui l'aidait à mettre de l'ordre au milieu du désastre dont les cendres fumaient encore, elle tenait à remercier " les pompiers, les employés et le voisinage qui par leurs interventions conjuguées auront permis d'éviter la destruction complète de l'établissement ". " Il est trop tôt pour faire une estimation des dégâts ou du temps d'immobilisation de l'entreprise " devait-elle nous déclarer, " mais il est certain qu'il sera question de plusieurs semaines. Nous allons livrer tout le stock de matériel déjà fabriqué que nous avons sauvé et ensuite il faudra attendre la remise en état des locaux et des outils… Ce que je crains le plus ce sont les effets commerciaux négatifs sur une clientèle que nous ne pourrons pas livrer pendant quelques temps et qui prendront l'habitude d'aller se servir ailleurs… ".

Sans parler du chômage partiel ou total qui va frapper les quarante employés tous domiciliés dans les communes environnantes, Mollans, Buis, Faucon, Entrechaux, Vaison…

Texte et Photos d' Alain Bosmans